Pourquoi faire une thérapie chez un psy familial ?

Questionnements autour d’une thérapie familiale

psy familial

– Cela va sûrement vous paraître un peu saugrenu que je vienne vous voir pour vous poser cette question… Mais voilà, je me lance ! Je me demandais si j’avais vraiment besoin d’aller voir un psy familial ?

– Vous avez une famille ?! Je veux dire : vous êtes mère ?

– Euh.. Oui bien sûr sinon je ne me poserais même pas la question !

– Nous venons tous d’une famille, c’est le premier groupe social auquel nous avons appartenu, donc vous pourriez très bien venir me voir pour questionner votre famille d’origine.

– Ah non ! Avec ma famille d’origine, c’est très compliqué, je n’ai pas vraiment envie d’y réfléchir, vous voyez ce que je veux dire… ?! Alors psy familial ou pas ?

– …

– Peut-être que vous pourriez me poser des questions, non ?

– Vous souhaitez que je vous pose des questions sur votre famille ?

– Laquelle ? Non ! Des questions pour savoir si j’ai besoin d’aller voir un psy familial ? J’insiste pourtant, vous ne comprenez pas ma demande ?

– Vous n’êtes pas en thérapie avec moi donc je ne me permets pas… Quel genre de questions aimeriez-vous que je vous pose ?

Pourquoi va-t-on voir un psy familial ?

– Qu’est-ce qui pousse les parents à venir vous voir ? À venir voir un psy familial ?

– Tout un tas de raisons ! Sûrement autant de raisons que de personnes… Et vous, pourquoi auriez-vous besoin de vous faire aider par un psy familial ?

– Parce que c’est difficile… Parce que c’est tous les jours difficile… Mais être parent, c’est difficile. C’est normal, non ?

– Oui, en partie, c’est vrai. Ce qui est normal ou pas, ça m’est égal.

– Ah bon ? Il y a quand même un moment où on souffre anormalement. Et, si on en est là, il faut aller consulter, non ? Consulter un psy familial… C’est sûr, non ?

– Vous en êtes là ?

– Peut-être… Mais je ne comprends pas pourquoi. J’ai choisi d’avoir des enfants, ils vont bien, je m’entends bien avec leur père. Je ne comprends pas pourquoi je… je ne suis pas heureuse. Je ne me sens pas heureuse. Il n’y a aucune raison valable… que j’aille voir un psy familial…

– Votre raison d’être malheureuse n’est pas valable, donc vous pensez que vous ne pouvez pas demander de l’aide ? À ce fameux psy familial ?

– Peut-être… Si j’avais un enfant handicapé ou si j’étais une maman solo, je crois que je demanderais de l’aide plus facilement, mais là, je ne vois pourquoi je demanderais… de prendre rendez-vous avec un psy familial…

– Vous n’êtes pas obligée d’aller voir une psy familiale !

– Je sais ! Il manquerait plus que ça ! Mais je ne vais quand même pas passer ma vie à souffrir, à être une mère malheureuse, à en vouloir à mes enfants, à en vouloir à la terre entière, à en vouloir à ma mère… Je suis tellement en colère contre elle !

– …

– Ma mère…

– Votre mère ?

– Ma mère n’a pas été une bonne mère. Je croyais que je serai meilleure qu’elle, mais je n’arrive plus à faire semblant…

– Au vu de notre discussion, je suis sûre que vous êtes capable de demander de l’aide. À une psy familiale j’entends.

– À quoi vous voyez ça ?

– Parce que vous êtes là devant moi ! Et que je suis psy familial. C’est peut-être un hasard…

Ça veut dire quoi : psy familial ?

– Vous êtes drôle, vous ! Et pourquoi vous avez choisi d’être psy familial ? J’aime bien ce mot… c’est pas que psy, c’est plus spécifique ! Ça sonne bien « psy familial » !

– Oui, c’est vrai… J’ai décidé de me spécialiser parce que prendre soin des familles, pour moi, c’est prendre soin du cœur de notre humanité. Mais aussi faire de la sociologie, de la politique…

– Vous faites de la politique parce que vous êtes psy familial ?

– Ne s’agit-il pas d’une organisation complexe dans laquelle il y a des règles et des relations de pouvoir ? La plupart des gens votent à droite quand leurs parents votent à droite etc… et c’est la même chose dans la reproduction éducative, on fait souvent sans réfléchir la même chose que ceux qui nous ont précédés. Ou l’inverse, mais c’est en tout cas en réaction.

– Je suis très angoissée à l’idée de reproduire le même schéma que celui dans lequel j’ai grandi. C’est peut-être pour ça que je serais prête à prendre rdv chez un psy familial.

– Sans parler de votre famille d’origine, ça va être compliqué.

– Aller chez un psy familial, ça voudrait dire que je ne parle que de mon enfance ?

– Non ! Vous pouvez mettre en perspective votre passé par rapport aux difficultés que vous rencontrez dans le présent. Mais on peut aussi parler de tout autre chose. Il est important de vous libérer de ce qui vous empêche d’être vous-même avec vos enfants.

– C’est vrai que je n’ai pas l’impression d’être moi-même avec mes enfants. J’ai l’impression d’être une mère horrible.

Que se passe-t-il chez un psy familial ?

– Là, vous voyez vous êtes déjà dans la thérapie du bureau du psy familial !

– Ah bon ? Parce que je dis que je suis une horrible mère ?

– Parce que chez un psy familial, on peut parler librement de toutes ces figures terrifiantes qui nous traversent et dont on a honte : la sorcière, le tyran ou l’ogresse… Ça marche au masculin aussi bien sûr !

– Et d’ailleurs, je peux venir avec le papa chez le psy familial ?

– Oui bien sûr ! Si vous entrez en thérapie, vous allez être, pour moi, au centre du processus. Je chercherai avec vous ce qui pourrait débloquer des nœuds, mettre du soin dans les relations, ou de la réflexion mais autour de vous… Bref, si vous avez besoin de « travailler » avec votre compagnon pour prendre soin de votre famille dans mon cabinet, c’est avec plaisir !

– Et on peut aussi venir avec ses enfants chez un psy familial ?

– Vous en avez combien ?

– Deux !

– Mon bureau n’est pas bien grand… mais oui bien sûr ! Pour les mêmes raisons. Et, il est même souvent essentiel que les enfants sachent que le parent prend du temps pour soigner la famille d’une autre manière.

– Si je commence une thérapie avec vous, ce serait un peu moi la boss, quoi ?

– Oui ! Et moi ! J’ai une manière de travailler. Je serais à votre écoute et je vous proposerais parfois des sujets ou des pratiques. Mais vous seriez tout à fait libre de ne pas me suivre aussi.

– Mais ça reste vous le psy familial !

– Oui !

Est-ce que ça fait vraiment du bien d’aller voir un psy familial ?
Psy familial

– Et ça me ferait vraiment du bien ?

– De faire quoi ?

– De venir toutes les semaines vous voir, discuter pendant une heure, dépenser mon argent ?

– Je n’en doute pas !

– Pourquoi ?

– Parce que je suis psy familial, que l’on parle ensemble depuis… quoi ? Vingt minutes ? Et que vous semblez déjà bien mieux qu’au début de notre conversation.

– C’est vrai ! Mais peut-être que le fait d’avoir parlé vingt minutes avec un psy familial m’a déjà guérie…

– Vous pensez pouvoir guérir, vous ?

– Ah, je ne sais pas, je ne me suis pas posé la question ! Je ne sais pas si on peut guérir de… Guérir de quoi ?

– Je vous pose la question !

– Mais j’ai déjà l’impression de commencer ma thérapie chez un psy familial, là !

– Arrêtons-nous alors. Réfléchissez-y. C’est vrai qu’il s’agit d’un engagement.  Mais vous pourrez venir au moment où ça vous va le mieux. Le plus régulièrement possible. Pour l’argent, c’est vrai qu’en tout, ça va vous coûter quelques centaines d’euros mais votre vie familiale en vaut le coup !

– Mais j’y pense : pourquoi on peut aller chez un psy familial si ce n’est pas pour guérir de se propre enfance ?

– Pour éviter de reproduire, comme vous l’avez dit tout à l’heure ?

– On peut aussi y aller pour ne plus culpabiliser.

– Ou s’alléger en tout cas d’une trop forte culpabilité.

– On peut aussi aller chez un psy familial pour vivre avec tout ça.

– Nous allons en rester là. Je vous laisse prendre rendez-vous directement sur mon site si vous êtes prête à continuer. Je pense que nous avons assez parlé de ce que ça voulait dire : entrer en thérapie chez un psy familial.

– Il est chouette votre métier !

– Je suis d’accord avec vous !